jeudi 5 mai 2011

Le loup s'approche du littoral azuréen

Dans les Alpes-Maritimes, il va jusqu’aux abords du littoral, comme le montre la récente attaque de troupeau à Saint-Jeannet
En provenance d’Italie, le loup est entré en France à l’automne 1992. Il s’abrita d’abord dans le vallon boisé de Mollières, au-dessus de Saint-Martin-Vésubie, avant d’occuper le reste du Mercantour puis l’ensemble de l’arc alpin. De jeunes adultes quittant régulièrement les meutes pour investir de nouveaux territoires, le prédateur ne cesse d’agrandir son royaume. Signalé dans le Massif Central, le Jura et les Vosges, il progresse dans notre département vers l’ouest et la mer.

C’est du moins ce que suggère l’attaque d’un troupeau ovin perpétrée il y a une quinzaine de jours au baou de Saint-Jeannet. Quatre moutons ont été tués et neuf autres blessés, selon le constat réalisé par des agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). La signature de Canis lupus ? Relevant le nombre élevé de blessés, un expert penche pour un chien errant. Sans l’ombre d’un doute, l’éleveur, Noël Ascenzi, accuse le loup. Avec cet argument : « Il a mis sa marque quand il a saigné mes agneaux ». Le président du syndicat ovin, Bernard Bruno, confirme : « Confronté à ce fléau depuis quinze ans, Noël sait ce qu’il dit. Il ne peut pas se tromper. »

Capable de parcourir 60 km en une nuit

Une meute est installée plus en altitude, dans les Préalpes-de-Grasse. « Quatre loups y ont été aperçus une nuit d’été 2009 par des agents équipés de casques de vision nocturne », raconte Louis Bernard, chef du service départemental de l’ONCFS. « En juillet 2010 dans le même secteur, quatre adultes ont répondu à des hurlements préenregistrés et diffusés par notre équipe. Il ne semblait pas y avoir de louveteaux ou alors ceux-ci étaient restés à la tanière. » La meute se déplace de Bouyon à Mons dans le Var. S’est-elle risquée pour la première fois à Saint-Jeannet ou alors l’attaque est-elle imputable à un loup isolé ? En une nuit, Canis lupus parcourt jusqu’à 60 km.

Dans tous les cas, son extension paraît irrémédiable, à la satisfaction des associations de protection de la nature et au désespoir des éleveurs. L’an dernier dans les A.-M., le nombre de brebis égorgées a augmenté de 35 %, en dépit des mesures de protection des troupeaux et de la généralisation des chiens patous censés repousser les prédateurs

http://www.nicematin.com/article/cote-dazur/le-loup-sapproche-du-littoral-azureen
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