mardi 31 mai 2011

Hôte des forêts ou fléau des jardins : le blaireau fait débat

Acharnement sanguinaire”,” mode de mise à mort le plus cruel d’Europe”… les grands mots sont lâchés. L’objet de la guerre entre chasseurs haut-savoyards et préfecture d’un côté, et un collectif d’associations dont l’Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) de l’autre n’est autre que le blaireau.
En effet, le collectif d’associations attaquait, devant le tribunal administratif de Grenoble, trois arrêtés préfectoraux autorisant la destruction du blaireau de mars à juin, au Pays du Mont-Blanc et à Rumilly.
Et le collectif a eu gain de cause, le tribunal ayant suspendu ces arrêtés le 21 avril dernier avec des conclusions plutôt sévères, le tribunal évoquant “un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté”, un arrêté “pris en méconnaissance du code de l’environnement”…
De plus, l’avis du président de la fédération départementale des chasseurs n’aurait pas été recueilli préalablement.
André Mugnier : « Les chasseurs n’y sont pour rien »
Et ce président, André Mugnier, nous l’avons rencontré pour savoir ce qu’il pensait de cette “affaire” : « Les associations s’en prennent directement aux chasseurs, déplore-t-il. Or ce n’est pas nous qui avons demandé la destruction des blaireaux. Nous avons seulement reçu de nombreux courriers d’agriculteurs ou de particuliers se plaignant des dégâts causés par les blaireaux dans quelques communes et nous les avons fait suivre à la préfecture qui a décidé d’autoriser une régulation de leur population sur certains secteurs sensibles. »
Pour autant, ce ne sont pas les chasseurs qui sont chargés de ces tirs, mais les lieutenants de louveterie. Même si ces derniers peuvent demander l’aide de chasseurs pour les assister.
« C’est une procédure très réglementée, poursuit André Mugnier. Dans l’histoire, nous sommes juste un relais entre la population et l’État. Je trouve ces attaques très méchantes, d’autant que la population de blaireaux augmente fortement en Haute-Savoie et qu’il est très peu chassé, contrairement à d’autres régions où il existe une vraie tradition. Chez nous, les tirs sont rares. »
« Pour moi, c’est comme le loup, détaille le patron des chasseurs. C’est un animal sans prédateur (NDLR : à part les voitures), il faut donc mettre en place une régulation adaptée pour que la population reste raisonnable. Il n’y a aucune volonté d’éradication des blaireaux en Haute-Savoie. Mais il faut aussi prendre en compte les plaintes des gens qui sont victimes des dégâts des blaireaux. »
http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2011/05/30/hote-des-forets-ou-fleau

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