jeudi 21 avril 2011

Alpes-Maritimes: ces oiseaux qui annoncent le retour des beaux jours

Fauvettes, pinsons et autres migrateurs sont déjà de retour dans les Alpes-Maritimes. Et record de comptage pour les aigles circaètes, avec plus de 1.500 individus!
A l’école maternelle du Suve à Vence, la maîtresse a installé une mini-caméra vidéo dans un nichoir posé dans un arbre de la cour de récréation. La semaine dernière, les enfants ont suivi en direct la couvaison, l’éclosion et maintenant les 500 allers-retours quotidiens (!) que font M. et Mme mésange pour nourrir leurs oisillons.
« Les élèves sont passionnés par cette expérience », se réjouit Tangi Corveler, délégué de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) pour le 06.
Equilibre naturel
La gent ailée n’a pas attendu la date officielle du printemps pour réinvestir nos villes et nos campagnes. Devançant même les hirondelles, les aigles circaètes (1,75 m d’envergure) sont revenus d’Afrique où ils ont séjourné cet hiver.
Les guetteurs de la LPO en ont compté 1.500 de passage cette année au-dessus des Alpes-Maritimes. Un record. « Des dizaines de couples ont installé leur nid dans les forêts près du Broc. La femelle va pondre un seul œuf et élever un seul petit. Le mâle va chasser dans un rayon de 10 à 15 kilomètres et lui ramener des reptiles pour se nourrir. »
Sale temps en perspective pour les lézards et couleuvres des montagnes : un seul couple en dévore entre 1.000 et 1.500 par saison ! Ils participent ainsi à l’équilibre naturel. Ces rapaces repartiront en septembre, pour passer la période froide au Niger.
Michel Béraud, contractuel à la LPO, est plus particulièrement chargé du comptage des migrateurs. Avec trois bénévoles, il se poste sur les collines de Bellet et sur le fort de la Révère, au-dessus de Nice.
Son équipe a dénombré 665 busards des roseaux pour la seule journée du 17 mars, et des dizaines de faucons crécerelles le 20 mars. « Il y a 350 espèces d’oiseaux nicheurs dans la région » précise l’ornithologue.
En pleine nature, on peut voir des verdiers, des mésanges, des rouges-queues, des pies grièches… Et avec de la chance, on admirera le plus coloré de tous, le guêpier d’Europe. En ville, on croisera le merle, les hibous petits et grands ducs, bientôt les martinets et hirondelles, et le plus culotté des moineaux, le friquet parisien, qui vient chiper les miettes de pain entre les pieds des consommateurs sur les terrasses des restaurants.
La nurserie de la vallée du Var
« Entre aéroport, autoroute et centre commercial, la basse vallée du Var entre Nice et Villeneuve est perçue comme une zone très frénétique par l’homme. Mais pas par les oiseaux. Ils viennent s’y reposer et s’y reproduire », poursuit Tangi Corveler.
Le fleuve et ses abords de pierres sont le royaume des limicoles (petits échassiers) : bécasseaux, huîtriers, chevaliers-gambette, barges et autres sternes. Deux cents couples de ces derniers y nidifient actuellement, une vraie nurserie.
Malgré la pression humaine – destruction de l’habitat naturel, rénovation des vieilles maisons, des granges et des façades qui les privent des anfractuosités où ils peuvent nicher, traitement chimique des cultures, etc. – les oiseaux réussissent tout de même à s’adapter à la vie moderne.
Mais l’équilibre est fragile et il faut rester vigilants. Impliqués par leur observation en direct de leur nichoir, les enfants de la maternelle de Vence seront de parfaits ambassadeurs des oiseaux auprès des adultes.
Leurs observations “live” leur permettront d’aller au-delà de la leçon de choses. De faire du calcul, par exemple : combien de vers sont mangés chaque jour par toute la couvée ? Par un seul oisillon ? Pendant un mois ? à vos tables de multiplication !
http://www.nicematin.com/article/cote-dazur/alpes-maritimes-ces-oiseaux-qui-annoncent-le-retour-des-beaux-jours

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