samedi 8 juin 2013

« Rendez-nous nos chiens »

Le message est affiché en gros sur leur façade, à Stenay : « On veut récupérer notre chienne Zoé, volée par la SPA de Thierville. » Christine et Fabien Loiseau n’arrivent toujours pas à comprendre ce qu’il s’est passé, le 24 mai dernier, à 16 h, un moment disent-ils où « leur vie a basculé ». Selon eux, des personnes de la SPA de Thierville sont entrées chez eux et leur ont pris leur chienne. « Devant mes enfants », raconte Christine. Qui assure que la société protectrice des animaux est entrée chez elle, sans le soutien des gendarmes, qui sont arrivés après. Mais surtout, le couple ne comprend pas qu’on les accuse de maltraitance sur leur animal. Car la SPA est intervenue après un signalement : « On nous dit qu’elle était pleine de puces ! Mais on lui donnait tous les médicaments. Et comme il ne fallait pas qu’elle se gratte, on lui mettait la muselière. » Quand ses maîtres ne sont pas là, l’animal est dans la maison, porte fermée. « Pour ne pas qu’elle aille sur la route… La nuit, elle va dans le garage pour y faire ses besoins » Pour le couple, Zoé n’est pas leur chienne, mais bien plus : « C’est notre fille, c’est vraiment un membre de la famille. » Alors ils sont bien décidés à aller jusqu’au bout. Ils ont réalisé une vidéo, ont fait part de leur cas à la gendarmerie, appellent la SPA de Thierville plusieurs fois par jour, envoient des mails… Et surtout, ils ont trouvé des compagnons dans leur combat. Laura Waty était propriétaire de trois labradors : « Il y avait deux mâles fugueurs Gavroche et Hooker. Et une femelle, Elphy. J’avais contacté la SPA car je ne voulais pas avoir des problèmes avec les voisins s’ils s’enfuyaient. Mais la SPA est venue chez moi, sans autorisation. Et ils me les ont tous pris, plus mon furet. Ils disent que je les enfermais dans des cages de transport, ce n’est pas vrai. » Et de soupirer : « Je voudrais au moins retrouver ma femelle, pour ma petite fille. Tous les jours, elle me demande où elle est, je ne sais pas quoi lui dire. »
Ses bêtes sont adoptées pendant son incarcération
Autre combat : celui de René Dumonceau. Celui-ci est un peu différent car on ne lui reproche aucune maltraitance sur sa chienne, Milka et son chat Tommy. « Je ne peux même plus les regarder en photo », sanglote-t-il. L’homme a été incarcéré il y a quelques mois. Ses animaux avaient donc été confiés à la SPA de Thierville. « On me dit qu’il y avait un délai légal à respecter. Qu’il fallait que j’écrive à la SPA pour leur dire que je n’abandonnais pas mes bêtes. Mais en prison, je n’avais pas d’argent. Pour envoyer un timbre, il en fallait. Je n’ai pas pu écrire avant deux semaines de taule ! » Placés en famille d’accueil au départ, Tommy et Milka ont finalement été adoptés définitivement. Et René ne le supporte pas : « Ce sont mes bêtes, je peux le prouver. Je n’ai jamais signé de certificat de cession. Mais je ferai tout pour les retrouver… »

http://www.estrepublicain.fr/justice/2013/06/07/rendez-nous-nos-chiens

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