samedi 4 février 2012

Une crèche des Pays-Bas accueille des bébés phoques échoués

Ils sont de plus en plus nombreux à arriver dans ce centre où ils sont soignés et nourris...
Marco, 8 mois, reprend des forces à grand renfort de «porridge de poisson»: il est l'un des 351 bébés phoques recueillis, affamés et transis, par les bénévoles de la «crèche» de Pieterburen, aux Pays-Bas, qui se disent inquiets de l'afflux de ces mammifères marins. «Il y a eu une énorme augmentation, à la suite des récentes tempêtes», raconte à l'AFP Karst van der Meulen qui dirige avec son épouse Lenie t'Hart le plus grand et le plus ancien centre d'accueil pour bébés phoques des Pays-Bas, près de Groningue, tout au nord du pays.

La crèche affiche complet

Au cours des deux premières semaines de l'année, plus d'une centaine de bébés phoques, âgés de moins d'un an, ont été recueillis sur les plages du nord des Pays-Bas. Avec désormais 351 pensionnaires, contre 150 par an en moyenne, le centre est au bord de l'asphyxie, une tente a dû être montée pour accueillir les nouveaux arrivants. «Lorsque Marco est arrivé ici, il ne pesait que 19,3 kilos», soit la moitié à peine de son poids normal, explique Karst van der Meulen. «Il était frigorifié, affamé, déshydraté et ses poumons étaient infestés de parasites». Le petit phoque marron a été lavé et nourri. Il prend ses comprimés d'antibiotiques sans s'en apercevoir: au début, ils étaient écrasés dans son «porridge de poisson», du hareng mixé avec de l'eau. Ils sont désormais cachés dans les entrailles des harengs qu'il avale tout rond lors de ses trois ou quatre repas quotidiens.
Les bébés phoques sont ramenés au centre, ouvert depuis 1971, par des promeneurs qui les ont découverts échoués sur des plages où ils ne peuvent survivre seuls. A leur arrivée à la crèche, ils sont placés plusieurs jours en quarantaine avant d'être installés dans des cages et des bassins. Les bébés phoques les plus costauds séjournent en plein air et paressent sous le soleil d'hiver au bord des bassins. Monique Versloot, 41 ans, une soigneuse d'un zoo d'Amsterdam, fait partie de la soixantaine de bénévoles venus donner un coup de main aux quarante employés, débordés. «Un jour, on a eu dix-sept nouveaux arrivants, on était très occupés», raconte Manon Chauveau, une étudiante française en biologie marine, en montrant la cicatrice sur son doigt, trace laissée par un bébé phoque en colère.

Pollution de l’eau et surpêche de leurs proies menaces les phoques

La hausse récente du nombre de bébés phoques poussés sur les plages par les dernières tempêtes est symptomatique des dangers croissants qui menacent les 5.000 mammifères marins vivant dans la mer des Wadden, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, selon Karst van der Meulen. «Ces bébés viennent s'échouer sur les côtes parce qu'ils sont affaiblis, parce qu'ils sont moins résistants à cause du manque de nourriture et de la pollution croissante de l'eau», explique-t-il. La population de petits poissons dont ils se nourrissent exclusivement est décimée par la surpêche, tandis que les affluents de la mer du Nord, le Rhin et le Meuse, déversent toujours plus de produits toxiques, des pesticides notamment.
Marco, qui partage une cage avec Chencho, un autre mâle, et Martijn, une femelle, va bien désormais. Il a été tatoué et retournera à la mer dans deux à trois mois. «Quand il est arrivé, il ne voulait rien manger, il était complètement à plat», se souvient Lise Lotte, 26 ans, une salariée de la crèche, en enfournant un hareng dans le gosier d'un bébé phoque. «Regardez-le maintenant. Il mange tout seul et devient plutôt bagarreur, ça montre qu'il va mieux».
http://www.20minutes.fr/article/864882/creche-pays-bas-accueille-bebes-phoques-echoues

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