vendredi 3 février 2012

Un temps menacée d'extinction, la loutre reconquiert la Bretagne

Sa bonne bouille et son caractère facétieux lui valent un grand capital sympathie du public: la loutre d'Europe, hier en voie d'extinction, reconquiert lentement les cours d'eau de Bretagne, bastion de cette espèce en France avec le Massif central.
Depuis une vingtaine d'années, la loutre recolonise petit à petit les berges des rivières, les zones humides et marais du littoral des quatre départements breton auxquels s'ajoutent la Loire-Atlantique, mais aussi les villes côtières où elle trouve nourriture et protection.
La loutre, solitaire et souvent nocturne, est si discrète qu'il est difficile d'estimer le nombre d'individus dans la péninsule bretonne. "Peut-être entre 600 et 1.000", annonce prudemment le Groupe mammalogique breton (GMB), association de protection de la nature au service des mammifères sauvages.
"Le domaine vital de l'animal est très vaste. Il varie en fonction de la ressource alimentaire et de la capacité énergétique de la loutre (à chasser). En eau douce, il faut compter entre 7 et 15 km de rive pour une femelle et 35 km pour un mâle", explique le naturaliste et président du GMB Xavier Grémillet.
La chasse et le piégeage (interdits en 1972), le drainage des zones humides, puis l'urbanisation, l'aménagement du littoral et la densification du réseau routier ont failli faire disparaître le gracieux lutriné - famille des petits carnivores mustélidés comme la belette, l'hermine, la fouine, ou le furet - protégé depuis 1976.
La loutre d'Europe, dont la répartition géographique s'étend à toute l'Eurasie (d'où son nom de loutre eurasienne) des côtes de l'Atlantique jusqu'aux îles indo-malaises, était déjà au bord de l'extinction à la fin des années 1940 en France.
"Elle était considérée comme nuisible et elle représentait une source d'enrichissement facile. A l'époque, la peau d'une loutre, équivalait au prix d'un vélo. C'était une ressource pour le rural qui savait piéger", explique Xavier Grémillet.
A la fin des années 1980, "la population de +lutra lutra+ (nom scientifique), n'était à peine plus d'un millier en France, principalement dans le Massif Central et en Bretagne", explique Franck Simmonet, chargé de mission mammifères semi-aquatiques au GMB.
Le petit carnivore au corps fuselé et aplati a survécu principalement dans des "isolats", des noyaux durs d'une centaine d'individus dans les Montagnes noires et les Monts d'Arrée (centre-Bretagne) et quelques uns sur la presqu'île de Crozon (Finistère), selon Franck Simmonet.
doté de pattes courtes et palmées, d'un pelage imperméable et isolant, et d'une queue puissante qui lui sert de gouvernail et de propulseur, le "kidour" en Breton (chien d'eau) est un animal parfaitement adapté à la vie aquatique et peu sensible à la pollution des eaux, souligne Xavier Grémillet.
"La loutre eurasienne" qui se nourrit également en mer "a été observée dans les îles de Molène et de Ouessant (au large du Finistère). Ce sont des jeunes qui ont traversé à la nage après avoir quitté leur mère", signale-t-il.
A Brest, le parc de découverte des océans Océanopolis investit 1,9 million d'euros dans la création de plus de 400 m2 d'espace pour présenter des lutrinés au public à partir de 2013, annonce son responsable du service mammifères marins et oiseux.
Il y aura "deux ou trois loutres du Pacifique qui sont des mammifères marins" d'Amérique du nord et "un couple de loutres eurasiennes dont on espère qu'il nous donnera des loutrons. Ce serait sympa!", conclut Sami Assani.
http://www.lepoint.fr/societe/un-temps-menacee-d-extinction-la-loutre-reconquiert-la-bretagne-28-01-2012-1424821_23.php

1 commentaire:

Bea a dit…

Coucou francis
Tant mieux que la loutre refasse surface, il y a tellement d'espèces qui sont menacées d'extinction, s'en est vraiment désolant et triste ! ceux qui me touchent ...les ours polaires, ils sont si beaux ! mais doivent braver de plus en plus de kilomètres pour trouver à se nourrir...
bonne journée à toi, ici tout a fondu, tant mieux :-) et un bon week end pour toi
bisous
béa