Après l’hécatombe, le préfet de région vole au secours du milan royal

Auvergne. Vingt-deux cadavres de ce rapace ont été ramassés en quelques jours. La faute à un produit toxique que vient d’interdire le préfet de région.
L’affaire n’est pas banale. Il faut dire que depuis plusieurs semaines la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) est très inquiète. En quelques jours, vingt-deux cadavres de ce rapace menacé et protégé ont été ramassés dans la chaîne des Puys. Une hécatombe à mettre sur le compte de la bromadiolone.
Ce produit toxique très utilisé par les agriculteurs pour éradiquer les campagnols qui pullulent dans les champs est devenu l’ennemi numéro un du milan royal. « Il s’agit d’un anticoagulant, explique Jean-Christophe Gigault, président de la LPO. Lorsque le milan avale l’un de ces rongeurs, il meurt à son tour. »
Depuis le début de l’année, environ quatre-vingts volatiles ont été trouvés morts en Auvergne. « Ils sont certainement plus nombreux, car on ne retrouve pas toujours les cadavres », précise la LPO. Le préfet d’Auvergne a donc décidé, pour la première fois, de prendre des mesures provisoires d’interdiction d’utilisation de la bromadiolone, sur les communes du Puy-de-Dôme abritant des dortoirs de milans royaux et ce jusqu’au 29 février.
Une décision difficile car les campagnols provoquent de véritables ravages dans les prairies et les surfaces herbagères, engendrant d’importants manques à gagner pour les agriculteurs.
Du coup, le préfet a également déclassé les renards et les mustélidés (hermines, fouines, belettes…) du rang de nuisible. Tous ces animaux sont expressément invités à chasser le campagnol !
Le milan royal est une espèce menacée au plan mondial. Il n’en existe plus que 50 000 sur la planète, dont 500 en Auvergne, le plus important foyer de milans royaux en France.
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