jeudi 22 septembre 2011

Des flamants roses font une incursion sur la Côte

Je l’ai trouvé qui marchait tranquillement sur l’esplanade Francis-Palmero, à Menton. Il y avait déjà un attroupement de curieux autour. Il faut dire qu’un flamant rose en bord de mer, ce n’est pas courant. Mais il a dû prendre peur, parce qu’il a cherché à s’envoler et c’est là qu’il a chuté dans les enrochements. Il était complètement coincé. »

Jean-Claude Alarcon, un policier niçois qui a des attaches dans la cité des citrons, s’est alors précipité pour essayer de sortir le magnifique oiseau de cette mauvaise posture : « Nous avons finalement réussi avec l’aide d’un autre passant. Je l’ai alors pris dans les bras. Il était paniqué et son cœur battait très fort. J’ai vu un peu de sang sur l’animal et j’ai préféré appeler les secours. Je l’ai alors mis à l’ombre et je lui mis de l’eau sur le bec jusqu’à leur arrivée ».

Rien de surprenant

Des sapeurs-pompiers qui, après avoir pris en charge l’animal, un « juvénile », l’ont immédiatement emmené dans un clinique vétérinaire de Roquebrune-Cap-Martin. Un périple qui s’est finalement terminé au parc animalier de Monaco pour ce flamant rose qui, tout le monde l’espère, pourra reprendre son envol.

Pour Véronique Vienet, vétérinaire chef du SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours), cet épisode n’a rien d’exceptionnel : « C’est une période de migration. Il y avait d’ailleurs un autre flamant rose la semaine dernière au beau milieu des parasols sur la plage de Mandelieu. Ce n’est en fait pas rare qu’ils s’arrêtent pour se reposer de leurs longs périples. Soit c’est un animal erratique, soit c’est une colonie fatiguée qui se pose en différents points de la côte. Ils ont d’ailleurs un cri très particulier qui leur permet de communiquer entre eux, même à distance ».

Deux colonies en Europe

Et la spécialiste d’expliquer ces flux migratoires : « Il y a deux importantes colonies en Europe. L’une est en Camargue et l’autre est en Espagne où près de 250 000 flamants ont été recensés. Ils migrent tous les ans vers l’Afrique du Nord, mais aussi vers la Sardaigne. Et les différentes colonies s’entrecroisent. La reproduction a lieu vers avril ou mai et vers juillet-août, ils reviennent. Tous les jeunes se regroupent et prennent leur envol, entourés de quelques « nounous ».

Et lorsque l’un d’entre eux est fatigué, il atterrit trois ou quatre jours pour se reposer. Rien que de très naturel.

Le danger, c’est l’homme

« Mais comme la Côte d’Azur ne possède pas de vaste zone où les flamants roses peuvent se poser, ils risquent de vite se retrouver au milieu des hommes, continue-t-elle. Et c’est là qu’est le danger. Il ne faut absolument pas les toucher. Je rappelle que c’est une espèce protégée au niveau européen. Alors, je sais que c’est dur, mais s’ils sont sur une patte ou qu’ils ont la tête sous l’aile, il faut juste les regarder de loin. Leurs pattes sont comme du cristal. Si l’une d’entre elles casse, ils meurent.

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