lundi 24 mai 2010

La main au collet !

Fin février, des infractions sont constatées sur la commune d'Agen d'Aveyron pour une utilisation non conforme de pièges. Ces derniers étaient destinés à capturer les espèces classées nuisibles, susceptibles de porter préjudice à un élevage de gibier. Le piégeur a utilisé une espèce protégée en guise d'appât pour faciliter la capture d'animaux lui étant indésirables.
En avril, sur la commune de Saint-Affrique, les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage sont amenés à contrôler un collet sur une propriété. Accompagnés du propriétaire, ils en découvrent plusieurs, dont la pose est non conforme aux textes en vigueur. Au cours de la visite, d'autres engins, non homologués par le ministère chargé de l'Environnement, sont trouvés tendus. Leur détention

et leur utilisation sont totalement prohibées. Un lapin de garenne pris dans l'un d'eux, est relâché. Ce dispositif avait également pour objectif de capturer des rapaces, espèces protégées ; un piège à mâchoires était posé sur un poteau, poste d'observation de ces oiseaux pour un repérage plus facile des micro-mammifères.
En mai, la commune de Saint-Hippolyte fut le cadre de nouvelles infractions à la réglementation sur le piégeage constatées par les agents de l'ONCFS. Deux pièges interdits d'utilisation étaient tendus dans un bois, non loin d'une route. Appâtés à l'aide d'oeufs, d'un lapin domestique mort et d'une panse de chevreau, tout animal carnivore était visé. Après quelques jours de surveillance, le tendeur découvert a avoué vouloir protéger ses volailles d'éventuels prédateurs.
Le piégeage a toujours été pratiqué par l'homme. Dans un premier temps pour se nourrir puis pour capturer des espèces animales pouvant lui porter dommage. Des pièges de toutes sortes étaient employés, capturant tout animal, sauvage ou domestique, qui subissait parfois des mutilations irréversibles. Vis-à-vis des nombreux abus relevés et pour limiter la souffrance animale, un premier arrêté ministériel apparaît en 1984 mentionnant les pièges autorisés et les conditions d'utilisation. En 2007, une nouvelle réglementation, abrogeant la précédente entre en vigueur et durcit les conditions de piégeage des animaux nuisibles. Elle cadre de façon beaucoup plus stricte l'utilisation des engins, et surtout oblige l'emploi de pièges de plus en plus sélectifs avec des consignes draconiennes quant aux lieux, distances de pose vis-à-vis des routes, , chemins, habitations, heures de visites... Elle confirme également que l'utilisation de pièges n'est autorisée qu'après avoir bénéficié d'une formation et être titulaire d'un numéro d'agrément délivré par la préfecture (excepté pour les cages-pièges tendues en bordure de cours d'eau, pour la capture du ragondin et du rat musqué. La déclaration de piégeage et la visite quotidienne dans la matinée restent obligatoires). En Aveyron, cette formation est organisée et dispensée par la Fédération départementale des chasseurs en partenariat avec le service départemental de l'ONCFS. Elle permet à chaque candidat d'acquérir des connaissances sur la législation sur le piégeage (différentes catégories de pièges, les conditions d'utilisation...) mais également sur la biologie des espèces concernées (habitat, régime alimentaire...), et sur les techniques utilisées pour éviter la souffrance des animaux capturés. Malgré la législation, la formation donnée, des piégeurs agréés ou non bravent les interdits aux mépris des lourdes conséquences que peuvent avoir leurs actes. Pour les trois dossiers cités plus haut, chaque infraction constatée est passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 1 500 €. Certaines relèveront du tribunal correctionnel.
Midi Libre

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