dimanche 2 octobre 2011

Les Écuries de Bacchus virées de la caserne Rochambeau

Le tribunal administratif de Marseille en a décidé ainsi en juin dernier. Les Écuries de Bacchus ne resteraient pas au sein de la caserne Rochambeau de Mont-Dauphin. La fin de près de 10 années de vie et de travail pour le président de l’association, Jean Christé. « Je suis arrivé avec une association, les Leggins, pour travailler sur un spectacle équestre. L’administrateur du fort de l’époque m’avait autorisé à laisser mon cheval à l’année parce que j’habitais sur place », se souvient Jean Christé. « Le centre des monuments nationaux avait des chevaux, ânes et mules sur place. Je m’en suis occupé. La première année moyennant une rétribution. La deuxième, ça a été moyennant la mise à disposition des écuries. »
Petit à petit, Jean Christé s’est occupé d’organiser le spectacle équestre de l’été. De faire venir des artistes, de créer des costumes… « Et cet hiver, j’ai reçu un courrier me demandant de quitter les lieux. Je suis devenu un squatteur ».

Pas d’écurie de secours et des animaux dispersés chez les amis

Jean Christé a déménagé ces derniers jours. « Le problème, c’est que je n’ai pas d’écurie de secours », indique-t-il. « Mes chevaux sont dispersés partout, chez des amis, de même que les animaux de la mini-ferme Vauban que j’organisais et qui tournait dans les villages et stations alentours. Il y a des animaux partout. À Eygliers, à Vars, à Gap, jusqu’au Ventoux. »
Pour le moment, son épouse reste dans le Guillestrois. Lui peut compter sur la mise à disposition par un ami d’une caravane à Gap. « Mon but est de retrouver rapidement un bâtiment ou un terrain agricole où je puisse m’installer », note-t-il. Avec toujours en vue, l’organisation de spectacles équestres.
Cet été, le centre des monuments nationaux, qui gère le fort de Mont-Dauphin, a lancé un appel d’offres pour le spectacle de l’été. Il a été remporté par un autre professionnel. C’est donc très amer que Jean Christé quitte Mont-Dauphin. Et il n’est pas le seul, manifestement, à éprouver ce sentiment. Sur Internet circule une affiche. En fond, le fort. Au premier plan, une plage et un dauphin échoué. En titre, “Mon Dauphin Mort”.
« Je sais que certains m’en veulent et considèrent que c’est de ma faute si on en est là aujourd’hui », remarque le maire de Mont-Dauphin Gil Fiorletta. « Ce que je peux dire, c’est que j’ai tout fait pour que les Écuries de Bacchus restent le plus longtemps possible. Cela dit, il n’y avait pas de convention entre l’association et le centre des monuments nationaux et quand les Écuries de Bacchus ont été contactées pour régulariser la situation, elles n’ont pas donné suite aux courriers envoyés. Ça a duré un moment. Et l’association s’est faite sortir. »

« Respecter les cadres juridiques »

Que va-t-il se passer maintenant ? « L’important pour moi, c’est de reprendre le dialogue avec les élus, de discuter des projets, de signer des conventions et de respecter les cadres juridiques », remarque le nouvel administrateur de la place forte Thierry Dumanoir. « La caserne Rochambeau ou son écurie doivent-elles rester vides ? Non. Tout dépend du projet. Mais il faut d’une part respecter la conservation du monument et mener une réflexion globale sur cette caserne. Parce que c’est un joyau et un lieu franchement magique. Il suffit de regarder sa charpente. Alors quoi à long terme ? Pour ce qui est de l’été, la question à se poser, c’est quel spectacle pour donner du sens au monument et accompagner sa découverte. La question du manège pour les chevaux ne se pose pas. Ça n’a jamais été fait pour ça. La réflexion à laquelle je faisais allusion à l’instant, nous l’engageons. »
http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2011/10/01/les-ecuries-de-bacchus-virees-de-la-caserne-rochambeau

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