lundi 24 novembre 2014

L'oursonne Auberta retrouvée morte

L'animal, qui n'avait que quelques mois, a été retrouvé mort dans le parc des Pyrénées. L'oursonne abandonnée par sa mère avait fait l'objet d'un plan de protection. On s'interroge sur les raisons de ce décès dû peut-être à l'implantation d'un émetteur sur le corps à l'origine d'une plaie ouverte.
Voilà qui va relancer une fois encore la polémique autour de l'ours, espèce protégée dont le nombre ne fait que décroître dans le massif pyrénéen. Vendredi, le ministre de l'Agriculture du conseil général du Val d'Aran a confirmé la mort de la jeune oursonne Auberta, âgée de dix mois, dont le corps a été retrouvé dans l'enclos qui lui avait été réservé au cœur du parc des Pyrénées. Pour l'association ADET-Pays de l'ours, Auberta serait la fille de Fadeta et Pyros, qui est lui-même le père de quasiment tous les oursons nés dans les Pyrénées depuis 1997, y compris Fadeta…
Ainsi s'achève tristement la saga du petit animal baptisé du nom du village d'Aubert non loin duquel il avait été découvert le 17 avril dernier. Abandonnée sans doute par sa mère inexpérimentée, l'oursonne n'était qu'une boule de poils de trois kilos quand elle a été récupérée par une habitante, avant d'être enchaînée dans un garage, enfermée dans une cage pour être relâchée dans la nature. Des images avaient fait le tour des réseaux sociaux et soulevé l'indignation d'une association de protection de l'environnement espagnole.
Mais les tentatives pour qu'Auberta se réadapte dans la nature avaient échoué et c'est pourquoi l'animal avait finalement été placé dans un «périmètre protégé», loin de ses prédateurs et de la curiosité des hommes.

À cause d'un émetteur ?

Reste à connaître les raisons de cette mort qu'un journal espagnol impute à une cicatrice qui se serait rouverte là où avait été placé un émetteur abdominal pour suivre l'animal. Alors, frottement contre un arbre à l'endroit de la cicatrice, impact d'une branche ? Auberta est-elle morte d'une infection de cette plaie ? Le corps sera soumis à une autopsie dans les prochains jours. L'association écologiste Ipcena, qui dénonce une négligence vétérinaire, s'apprêterait à porter plainte. Le docteur en charge de l'animal n'aurait pas réalisé les procédures correctement. C'est donc, a priori, une intervention humaine qui aurait été fatale à l'animal.
L'association Ferus s'interroge à son tour sur «la pertinence d'avoir implanté un émetteur». Pour elle, «la situation et la mort de cette oursonne de l'année doivent alerter les services de l'État français sur la nécessité de se préparer à gérer d'autres cas similaires, mais aussi à l'intervention humaine sur un ours sauvage blessé ou accidenté». La même association demande qu'un protocole soit établi des deux côtés des Pyrénées pour parfaire le mode d'opérations à mettre en place. Tout comme une réflexion doit être menée «sur le suréquipement électronique des ours lâchés en provenance de Slovénie, mais aussi sur ceux capturés et relâchés dans les Pyrénées.»
L'ours des Pyrénées est un animal en voie de disparition (moins de 30 bêtes) classé «en danger critique d'extinction» par la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/24/1997685-l-oursonne-auberta-retrouvee-morte.html

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