dimanche 23 novembre 2014

La Réunion envahie par les chiens errants

Ce jour de novembre 2012, le réveil est dur pour Alexis, éleveur à Saint-André, dans le nord-est de la Réunion. Il retrouve 500 de ses pintades mortes, dévorées par des chiens errants. Il y a deux semaines, une meute décime un autre élevage à Sainte- Suzanne. Patrice Louaisel a connu la même mésaventure : « J'élevais des canards et des oies.

Un jour, mes bêtes ont été tuées par des chiens errants. Des attaques contre les humains surviennent aussi. » Pour lutter contre ce phénomène, il a mis en ligne, le 8 octobre, une pétition demandant une action de l'Etat, notamment une campagne de stérilisation. Il a recueilli à ce jour plus de 2 000 signatures.

Peu d'adoptants sur l'île

Près de 150 000 chiens errent sur l'île. « C'est un phénomène grave. On parle toujours des requins, mais les requins sont dans leur milieu naturel. Les chiens errants sont sales, cela pose un problème de
publique et ça ne donne pas une belle image de l'île aux touristes, tous ces chiens écrasés sur les routes », remarque David Hériche, à la d'une pension pour animaux et qui a mis gracieusement quelques box à disposition de particuliers.

Au milieu d'un champ de canne, dans le cirque de Salazie, ce passionné des bêtes requinque les chiens qui lui sont confiés. Ici, un animal qui prendra bientôt l'
pour être adopté dans l'Hexagone. Là, une chienne et ses deux petits ramassés près du McDonald's de Saint-Benoît. « C'est mon sauvetage, j'ai mis un an à l'approcher, elle était très craintive », raconte Valérie Nédélec, arrivée il y a deux ans sur l'île et choquée par le sort réservé à ces animaux. « Soit je faisais quelque chose, soit je partais. » Valérie consacre donc tout son temps libre à nourrir et soigner les chiens qu'elle trouve. Sur les réseaux sociaux, elle cherche des adoptants, principalement en métropole. Cela lui coûte entre 300 et 700 € par chien, avion compris. David Hériche remarque : « Ici, c'est compliqué de trouver des adoptants, les gens voyagent beaucoup en dehors de l'île et prendre un chien peut être un handicap. » Il poursuit : « A la Réunion, le chien, c'est le gardien. Il ne fait pas partie de la maison. » Selon Catherine Moilier, présidente du Crapa (Collectif réunionnais d'assistance et de protection des animaux), la solution à ce problème demeure dans la sensibilisation à la stérilisation : « Si on veut sauver ces bêtes, il ne faut pas qu'elles naissent. » Pour ce faire, elle participera à une manifestation dans quelques semaines dans les rues de Saint-Denis.

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