jeudi 3 juin 2010

Pour sauver les baleines, l'Australie attaque le Japon

Entre l'Australie, partisane déclarée de l'interdiction de la chasse à la baleine, et le Japon, chasseur sans état d'âme, le dialogue est souvent difficile quand on aborde la question des cétacés. Notamment au sein de la Commission baleinière internationale, où ils s'opposent régulièrement. Cette fois, les autorités australiennes ont décidé de porter le différend à un niveau supérieur en portant plainte devant la Cour Internationale de Justice pour mettre un terme à la pêche à la baleine pratiquée par le Japon dans l'Antarctique. La nouvelle a été annoncée par des responsables japonais, qui l'ont jugée "extrêmement regrettable". Et pendant que l'Agence japonaise des Pêcheries fourbit ses armes après cette offensive et réfléchit "de la façon d'y répondre", le gouvernement fait savoir, avec un sens développé de la litote, qu'il "va traiter cette affaire de façon appropriée".

Le Japon pêche chaque année plusieurs centaines de baleines au nom de la "recherche scientifique", approuvée par la Commission baleinière internationale qui interdit en revanche la chasse commerciale depuis 1986. Un compromis bancal qui irrite les défenseurs des baleines; aussi, la semaine dernière, le ministre australien chargé de la Protection de l'Environnement avait-il menacé de porter l'affaire devant la Cour de Justice de La Haye. "Nous voulons faire cesser la chasse aux baleines tuées au nom de la science dans l'Antarctique", avait-il promis. Le ministre australien des Affaires étrangères estime pour sa part que l'action judiciaire n'affectera pas les relations avec le Japon, premier marché à l'export de l'Australie.

"Tradition" contre protection des baleines

Les autorités japonaises affirment que la chasse à la baleine est une tradition culturelle ancestrale, un argument rejeté notamment par les militants de l'association de défense de l'environnement Sea Shepherd et son fondateur canadien Paul Watson, qui harcèlent chaque année les activités de la flotte japonaise dans l'Antarctique.

Face à cette guérilla des protecteurs des baleines, le Japon lui-même a réagi par la voie judiciaire : le procès d'un militant néo-zélandais de Sea Shepherd se déroule actuellement à Tokyo. Peter Bethune est accusé d'avoir blessé au visage un jeune marin japonais en jetant une flasque d'acide butyrique (beurre rance) en février contre le baleinier Shonan Maru 2 dans les eaux de l'Antarctique. Il a reconnu s'être introduit illégalement à bord de ce baleinier, mais rejette l'accusation de "coups et blessures". Le militant risque jusqu'à 15 ans de prison. Les campagnes de harcèlement des écologistes obtiennent toutefois des résultats: cette année, les pêcheurs japonais, qui avaient l'intention de tuer 850 baleines de Minke, ne sont revenus qu'avec 507 cétacés.
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