dimanche 29 décembre 2013

Le loup n'effraie plus les enfants, il les fascine

1.475 bambins ont été consultés dans les Alpes-Maritimes. Les garçons pointent ses qualités de prédateurs: "malin, rapide et féroce". Les filles évoquent plus volontiers un louveteau "doux et mignon".
Si les enfants n'ont plus peur du loup, ils demeurent fascinés par l'animal. Tel est le principal enseignement d'une étude menée par des universitaires de Nice et de Caen auprès de mille quatre cent soixante-quinze bambins des Alpes-Maritimes, six cent soixante-sept d'entre eux résidant sur le littoral, huit cent huit dans l'arrière-pays.
Âgés de 6 à 11 ans, ces élèves de primaire ont été consultés dans le cadre scolaire et sur la base du volontariat. 
En s'aidant d'un livret en couleurs de seize pages, ils ont répondu à neuf questions relatives au prédateur. Puis ils ont été invités à rédiger leur propre fin de la fable de La Fontaine, Le Loup et l'agneau. Clin d'œil à la situation dans nos alpages, aux attaques en forte hausse de troupeaux ovins qui exaspèrent les éleveurs.
Les enfants, donc, ne craignent plus « le grand méchant loup » des contes et légendes. Rien d'étonnant à une époque où ces histoires sont supplantées par les dessins animés et autres jeux vidéo.
Pas d'angélisme
Pour autant, les bambins ne font pas preuve d'angélisme. Ils se gardent de décrire une créature inoffensive.
« Derrière la figure dominante du beau canidé sauvage, se profile celle d'un redoutable prédateur », résume Anne Lalo, responsable scientifique d'une étude subventionnée par les ministères de l'Écologie et de l'Agriculture. « Les garçons, surtout, pointent les qualités viriles de l'animal, son caractère féroce, courageux et malin. Fidèles à La Fontaine, ils privilégient, pour écrire la fin du conte, le rapport de forces et la loi du plus fort »,poursuit cette chercheuse, maître de conférences en psychologie à l'université de Nice-Sophia Antipolis. « Les filles évoquent plus volontiers un louveteau, doux et mignon. Elles aimeraient trouver un compromis, permettant au prédateur et à l'agneau de cohabiter, voir de devenir amis. »
Sans surprise, les enfants de l'arrière-pays sont beaucoup plus conscients que leurs camarades du littoral de la présence de canis lupus. Surtout dans les vallées de la Vésubie et de la Tinée, où la quasi-totalité des gosses en ont entendu parler. Vraisemblablement en famille ou entre copains, à l'occasion d'attaques de moutons. En forme de première, l'étude fera-t-elle avancer la recherche ? « Ses résultats, indique Anne Lalo, seront prochainement publiés. »
http://www.nicematin.com/derniere-minute/le-loup-neffraie-plus-les-enfants-il-les-fascine.1567578.html

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